Écriture et Soleil

Catégorisé comme écriture, journal extime
Saint-Philibert en février 23

Au fond, pour une journée heureuse, je n’aurais besoin que de ça. Pouvoir écrire et aller respirer au soleil.

Mais je trouve les journées courtes pour toutes les autres choses que j’ai à faire et qui appartiennent au quotidien.

Ce qui m’étonne en ce moment avec le roman, c’est qu’il ne s’agit pas seulement d’un exercice intellectuel. Plus j’écris, plus les personnages et leur histoire me happent. Je pense à eux même l’ordinateur éteint. L’énergie de ce qu’ils vivent me traverse. Et ces gens là, j’apprends à les découvrir et les aimer. Plus fortement peut-être qu’avec de précédentes histoires…

la plage à St Philibert

Ma chance

Je sais ma chance. Saint-Philibert est l’un des endroits que je préfère. Je ne sais pas pourquoi, les gens y sont la plupart du temps aimables, les enfants et les chiens aussi. Hiver comme été, il règne là comme une sorte de félicité douce. C’est un havre de paix. Quelque chose hors du temps.

J’aime venir en ces lieux, beaucoup plus que dans certaine commune voisine… passons. Le Morbihan souffre au Sud d’être une sorte de Côte d’Azur. Le tourisme et l’argent tuent l’ambiance et abîment les chemins côtiers.

Ici comme ailleurs on trouve quelques bâtiments laids et l’on voit des lotissements s’emparer d’espaces naturels. Mais il reste un passé encore vivant des « ouvriers de la mer ».

tracteurs

Des tracteurs abandonnés

On pardonne alors aux paysans d’avoir laissé presqu’ au bord de l’eau ces machines agricoles, ces tracteurs en panne et aux pneus crevés… ces vestiges. Dans la cour de la ferme dort un bateau. Les ostréiculteurs travaillent plus loin, durement.

Le chemin côtier, absolument magnifique oblige au respect. Ici la richesse ostensible n’est pas absente mais elle est contenue. La Bretagne se respire encore.

Il n’y a qu’une seule école dans la commune, elle est publique et porte le nom de Per-Jakez Hélias.

Mes personnages avec moi

L’air était doux, le soleil pleine face nous réchauffait. Les gens que nous croisions étaient encore peu nombreux. Deux chiennes séduites par Galou se sont approchées pour des échanges de baisers.

Les gens croisés ne voyaient évidemment pas que j’avais avec moi tous les personnages du roman. Comme si je leur offrais une pause dans leur propre histoire. Pour certains, un sursis supplémentaire. Une sorte de récréation.

Je n’ai pas encore (totalement) sombré dans la folie mais nous avions le matin vécu des moments forts ensemble. Un retour d’hôpital, des retrouvailles… Alors, je les emmenais au bord de la mer comme un metteur en scène conduit sa petite troupe d’acteurs à la promenade pour leur changer les idées entre deux répétitions difficiles.

La particularité de ce roman c’est que plusieurs personnages vont y mourir. Ne pas spoiler l’histoire. C’est amusant, voici un anglicisme qui vient de l’ancien français. Je le sais. Je commence à me demander si certains ne s’en doutent pas un peu. Pourvu qu’ils ne se révoltent pas contre moi !

pointe à St Philibert

Je ne rêve pas d’eux

Non, je ne rêve absolument pas des personnages du roman. En revanche, la nuit je rêve (ou je cauchemarde plutôt ) qu’en raison du fait de n’avoir pas l’âge légal de la retraite prévue par la loi Macron, on me force à retravailler et que je me retrouve devant des élèves et aussi dans mon bureau à l’inspection... Et c’est glauque.

Sinon, toutes les photos de cette page ont été prises cet après-midi.

C’est tout pour ce soir !

Par Vincent BRETON

Vincent Breton a travaillé dans l'enseignement. Auteur de fiction, de poésie ou de chansons, il anime le site Calembredaine.com qui propose un journal extime quotidien et un partage de textes de fiction, poèmes et chansons.

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