Camaradesses et camarades, aujourd’hui j’ai passé une journasse, une de ces journées où la fatigue règne en maître et vient épuiser chaque geste, une journée lavée de pluie et de sinistrose, une journée à se gaver, avoir grave le seum et puis comme pour me contredire gentiment, vint la surprise des jacinthes !
Une journasse je te dis !
Le mot n’est pas au dictionnaire. Y a bien venant du Moyen-Âge un vieux verbe « journer ».
Imparfait du subjonctif
- que je journasse
- que tu journasses
- qu’il journât
- que nous journassions
- que vous journassiez
- qu’ils journassent
Le mot n’est pas de moi. Mais tu vois bien ce que je veux dire : une journasse – sale journée, de préférence pluvieuse, un rien ennuyeuse, grise, peu efficiente où l’esprit ne parvient pas à trouver de réelle motivation…
Une journasse c’est un peu sale. Il y a quelque chose d’un peu collant et de dégueulasse.
Ce n’est pas une journée catastrophique, pas vraiment. Mais une journée sans enthousiasme…
La faute au gouvernement ?
Vu hier ce pathétique ministre avec ses excuses de mauvaise foi justifier ses bras d’honneur, et les parlementeurs se faire en chœur les petits donneurs de leçons. Rigolos. Non c’est pas ça…
La journasse des meufs ?
Non plus. C’est une journée assez niaise qui nous rappelle qu’on est incapables ici d’appliquer le « à travail égal salaire égal » tandis qu’ailleurs en bien des lieux y a de quoi s’affliger.
Anne Sylvestre nous avait chanté en son temps la « Vache enragée »
La faute à la météo ?
Non, quel bonheur ! Le vent a secoué la maison toute la nuit, une pluie chaude nous est tombé dessus, il fait doux et si l’eau ça mouille, mes nappes toutes phréatiques en frétillent de bonheur !
Non, juste une journée nulle quoi
Une journée à oublier du calendrier. « C’est une belle journée » chantait l’autre !
Même la promenade avec le chien nous fit recevoir des éclaboussures des voitures, déraper dans le sentier, recevoir une douche surprise d’un chêne facétieux…
Une journée où j’ai passé quatre heures à corriger la ponctuation du roman, c’est dire !
Bref…
Mais la joie des jacinthes !

Je ne les avais pas vues, mais au retour de la balade : les deux premières étaient là.
Les jacinthes malgré l’absence de soleil, se sont dit qu’il faisait assez bon pour éclore.
Les voilà, au milieu des pétales de camélias que le vent a essaimés à leur pied en guise de confettis.
Et là, c’est rien, car d’autres sont attendues et je te dis pas le parfum quand le soleil voudra se mettre de la partie.
Ben une surprise comme ça, ça te console de ta journasse !
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui !