C’est une sorte de rituel. Chaque mois de l’année, avec Galou, nous allons faire de tour de l’étang de la forêt. Il se trouve dans le Morbihan près de la commune de Brandivy. On est relativement à l’intérieur des terres, mais l’influence maritime reste forte. C’est une retenue d’eau sur la rivière du Loch. Cette rivière conduit à l’océan qui remonte assez loin en elle au gré des marées… On a fait de cet étang une base de loisirs mais le lieu reste préservé malgré les aménagements. C’est aussi à l’observer au fil de l’année, le témoin d’évolutions que subit la nature. Il n’y a pas que des choses rassurantes… Toute la fragilité du lieu est perceptible pour peu qu’on l’observe attentivement.
Un milieu riche en bestioles et plantes diverses…

Il parait que la nuit, la loutre s’y balade. J’ai vu le héron cendré, les cormorans et toutes sortes de cygnes ou canards… mon œil n’a pas saisi sous l’eau le passage du chevesne boudeur…
Il parait qu’on y croise aussi gardons, rotengles, brèmes, tanches, brochet, perche et la carpe.
Les ragondins sont présents, en particuliers les blancs, plus rares.
Roseaux et plantes diverses plus ou moins aquatiques y cohabitent…
Quand c’est la saison les grenouilles y donnent de beaux concerts….
Les plus curieux d’entre-vous aimeront découvrir l’inventaire proposé en ligne !

La présence de l’eau
Selon la saison l’eau sera plus ou moins abondante et parfois certains passages exigeront les bottes.
Après l’été sec, l’eau est certes revenue, mais pas autant que l’an dernier à la même époque.
Bien que l’étang soit sensible aux marées, lorsqu’il a vraiment plu de façon abondante, l’eau remonte plus haut, les sentiers dont plus difficiles à emprunter… À la même période l’an dernier le chien était revenu tout crotté…


Bien sûr le printemps n’est pas encore là, mais on voit comment partout autour de l’étang, les arbres se penchent vers l’eau comme s’ils voulaient y boire…

Les arbres souffrent
Ici comme ailleurs entre les périodes de sècheresse, suivies de tempêtes, de pluies marquées… les arbres n’ont pas manqué de souffrir, de se briser. Nombreux se sont effondrés comme des vieillards. Peut-être a-t-il manqué des tailles préventives sur des troncs déséquilibrés, mais surtout, le sol ne retient plus les mastodontes que sont certains vieux arbres. C’est le cas ici mais dans de nombreux bois du Morbihan… Ceux qui connaissent le quai St Martin à Auray ont vu la catastrophe. De l’autre côté de l’étang, la forêt est exploitée et les coupes ont été nombreuses cette année.


L’île
Refuge aux oiseaux, la petite île est préservée. Pourtant, en faisant le tour de l’étang, le fond de l’eau est souvent visible et parait malgré tout assez envasé.
Retour dubitatif
Je suis rentré dubitatif. Touché parce que j’ai pu entrevoir des oiseaux, de leurs chants. Les promeneurs relativement nombreux apprécient l’endroit. Je ne suis pas certain que l’activité de la base de loisirs préserve pleinement la faune et la flore…
Mais je suis rentré avec ce sentiment renforcé d’une vraie fragilité de nos espaces naturels, du manque d’eau qui risque de se manifester de nouveau comme une réalité douloureuse dans une région la Bretagne, réputée pour être humide…
C’est tout pour aujourd’hui !
Ps : en écho à cet article, j’ai mis une chanson qui évoque mon goût pour les chemins perdus ! dans la campagne.